Air traffic controller with binoculars

Passionnée de sport et de lecture, Isabelle Escoriza a été engagée pour commencer sa formation chez Skyguide il y a bientôt dix ans, en janvier 2013. Dans cette interview, elle nous parle de son métier, de la formation qu’elle a suivie et de ses nombreux avantages.

Source: Focus Next Step – Tribune de Genève et 24Heures, 2022

Isabelle Escoriza, quel est votre rôle au sein de Skyguide ?

Je suis contrôleuse aérienne à l’aérodrome militaire de Payerne. Je forme aussi les élèves quand ils arrivent sur le lieu de travail. Pour être coach, on doit avoir au minimum deux ans de pratique au poste de travail où on est breveté. Ensuite, on suit aussi une formation étalée sur deux semaines environ lors de laquelle on nous donne différents outils pour savoir comment faire du coaching positif pour permettre aux gens d’évoluer. J’apprécie de partager mes connaissances avec des personnes qui sont à la place que j’ai moi-même aussi occupée.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

La variété. Chaque jour, le travail est différent en raison de la météo, du trafic aérien, de la période de l’année etc. A la fin de l’année par exemple, le trafic est toujours un peu moins dense qu’en été.

Qu’est-ce que travailler au sein de Skyguide représente-t-il pour vous ?

Il s’agit pour moi de développer des connaissances au niveau de l’organisation, de la planification, de la gestion du stress et du travail en équipe. Ces compétences que l’on acquiert sont aussi utiles dans notre vie de tous les jours.

Comment avez-vous été recrutée ?

Pendant mon apprentissage en informatique, j’ai participé à la sélection Sphair pour devenir pilote militaire. Lors de cette formation, une présentation de Skyguide est toujours effectuée et c’est comme cela que j’ai découvert l’entreprise.

Quelle formation avez-vous effectuée ?

On peut se former avec Skyguide de sa majorité à ses trente ans. Pour commencer, on fait environ un an de théorie et de simulations liées au contrôle aérien et à l’aéronautique. Si l’on souhaite travailler dans le domaine militaire, trois mois de formation s’ajoutent. Ensuite, on effectue un an de formation en live à la tour de contrôle à Payerne afin d’obtenir la première licence. La durée peut varier en fonction de la performance de l’élève ou du trafic. Par la suite, on peut obtenir une deuxième ou une troisième licence à Payerne. En même temps que la formation, on est employé à la tour.

Quelles sont les méthodes de formation ?

On a beaucoup de théorie, ce qui nous permet d’assimiler beaucoup de connaissances. En effet, je ne connaissais pas grand-chose à l’aviation. En parallèle, on fait de la simulation autant à la tour de contrôle qu’au radar. On a aussi la formation sur le lieu de travail dans laquelle on est accompagné par un.e contrôleur.se breveté.e.

Quels sont les avantages de cette formation ?

La formation est spécifique et dispensée par l’entreprise elle-même. Ainsi, elle est ciblée sur les compétences qui sont réellement nécessaires. De plus, elle offre également de nombreuses connaissances sur tout le secteur de l’aviation. La formation dans son ensemble est assez courte, en deux ou trois ans on devient spécialiste dans notre domaine.

“Chaque jour, le travail est différent en raison de la météo, du trafic aérien, de la période de l’année etc.”

Quelles sont les qualités nécessaires pour effectuer votre métier et cette formation ?

La capacité d’adaptation est particulièrement importante. Chaque jour, on est confronté à des situations différentes, difficiles et parfois inconnues. On doit être capable d’utiliser nos connaissances et les outils à disposition pour faire évoluer ses compétences et les adapter afin de répondre aux cas auxquels on est confronté.

Bien savoir gérer son stress est également nécessaire. La formation n’est pas forcément évidente car il y a des examens à passer. Au travail, on doit réussir à contrôler son stress lorsqu’une situation imprévue et urgente se présente.

Enfin, il faut aussi savoir travailler en équipe car la majorité du temps on travaille à plusieurs. Même si chaque personne a des tâches bien définies, chacun.e est amené.e à aider son ou sa collègue pour régler une situation.

De quel suivi les contrôleur·euse·s aérien·ne·s bénéficient-ils/elles pendant la formation ?

On a régulièrement des examens afin de confirmer notre évolution et si les objectifs sont atteints. Cela permet surtout d’adapter la formation et les simulations en fonction de l’élève et de ses besoins.

Quelles sont les possibilités d’évolution?

Après avoir été breveté à un poste de travail, on devient coach. Ensuite, différents postes tels que celui de responsable de formation ou de responsable de procédure permettent de nous faire évoluer. On peut aussi se diriger dans l’instruction initiale à l’école par exemple. Il existe aussi de nombreux autres métiers liés au domaine de l’aviation qui nous sont ouverts.

Que conseilleriez-vous à toute personne qui souhaiterait devenir contrôleur·se ?

Il faudrait tout d’abord visiter un aéroport civil et un aérodrome militaire car le travail y est différent. Cela permet de voir les différentes facettes du métier et de poser toutes ses questions au/à la contrôleur.se.

Comment voyez-vous votre avenir au sein de Skyguide ?

A Payerne, on a de nombreux nouveaux défis à l’horizon. La partie civile de l’aérodrome se développe de jour en jour. Pour nous, cela est très intéressant car le trafic est différent de celui de nos avions militaires. Cela nous rajoute des restrictions en plus et nous fait travailler et réfléchir différemment, nous poussant ainsi à aiguiser nos connaissances et compétences.